André Bucher : Né en 1946
à Mulhouse, après avoir exercé plusieurs métiers (docker, berger,
ouvrier agricole…), il s’installe à Montfroc en 1975 comme
écrivain, paysan et bûcheron. Il est un des pionniers de
l’agriculture bio en France. Ecrivain des grands espaces, lecteur
de Jim Harrison, Rick Bass ou Richard Ford, des écrivains
amérindiens tels James Welch, Louise Erdich, Sherman Alexie ou
encore David Treue, son écriture puise sa scansion, sa rythmique
dans le blues, la poésie, le jazz et le rock’n roll.
Cet auteur de la vallée du Jabron est
surtout connu pour être un « écrivain-paysan » qui
conjugue ses deux activités pour faire ressortir dans ses textes les
spécificités de son environnement local. En effet, pour Bucher, le
paysage est un personnage à part entière : il se sent proche
des écrivains amérindiens avec la notion de panthéisme dans la
relation à la nature. Comme eux, il veut mettre en évidence les
correspondances entre le paysage et l’esprit : la nature n’est
donc surtout pas un décor mais bien un personnage à part entière,
constitutif de tous les êtres vivants (individus humains, animaux,
plantes, ciel, rivières…). Mais cet environnement est aussi
ressenti par les personnages comme une difficulté : les vallées
sont isolées, les phénomènes naturels peuvent venir contrarier les
constructions humaines (éboulements de terrain, crues…), et
surtout, Bucher place très souvent ses personnages dans les
difficultés de l’hiver, au milieu de tempêtes de neige, dans
l’obscurité… (ceci dans la plupart de ses romans avec une
présence accrue dans Déneiger le ciel par exemple). Cette
saison privilégiée dans les récits s’explique aussi par les
conditions d’écriture et la double activité de l’auteur :
pour ne pas empiéter sur son travail d’agriculteur, il écrit
essentiellement durant l’hiver et la nuit.
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