Siffroy Boyer était employé agricole
à Sigottier dans la famille R. Une des filles de la famille a appris
cette chanson à « Gutin »*. C'est ainsi que le maire de
La Piarre, monsieur O, explique la transmission de cette chanson qui
finalement trouve son origine dans un fait d'histoire très local :
avant 1914, le maire du village aurait, entre deux tours d'élection,
habilement « retourné sa veste »...
* Auguste Depeyre, dit « Gutin »,
à La Piarre
Los deputats d'Ailamondhaut
Los deputats d'Ailamondhaut
Que ne son pas malauts
Qu'eira an tots bon apetis
Que ne devon pas partir.
Refrain
Ason
pas bèstias
Son
pas bèstias non
Si
se son aumentats
Es
per se regalar.
Chau veire quand
van dinnar
Cò qu'an de
preparat
E l'i laissan de
suplements
Son per eles sens
somacion.
Lo jorn que se son
aumentats
Degun a protestat
Se son betats una
pension
Sensa protestacion.
Aqui los roges ambe
los blancs
Se son totes sarrat
la man
Puei son anats au
bufet
Per l'i beure un
bòn cafè.
E l'an que ven
Quand venràn en
autò
Aquo serè rigolò
nos venon tots a
davant
Per nos sarrar la
man.
Aquela [?]
Se son levats
l'indemnitat
Mai dins lo corrent
de son mandat
La volian ben
gardar.
D'un bèu lombric
Coma lo braç, lor
farem un bandanàs
E o direm a tonton
D'anar cultivar los
champinhons.
E la retiraa de
l'obrier
Aquò venrè en
darnier
Dins lo corrent de
l'an
Ganhan 15 millions
de francs.
E puei si l'obrier
N'a ges de pan per
manjar
Manjarè l'an que
vendredi
Vaqui tots los
discors
Que fan au Palais
Borbon.
Paroles : Siffroy Boyer
Musique : avant 1914
Chanté par « Gutin » à La Piarre
Les députés de
là-haut
Les députés de là-haut
Qui n'en sont pas malades
Ont maintenant si bon appétit
Qu'ils ne doivent pas en souffrir.
Refrain
Ah, ils ne sont pas bêtes
Ils ne sont pas bêtes, non,
S'ils sont augmentés
C'est pour se régaler
Il faut voir quand ils vont dîner
Ce qu'on leur a préparé
Là-bas il y a des suppléments
Qui sont aussi sans sommations.
Le jour où ils se sont augmentés
Personne n'a protesté
Ils se sont alloué une pension
Sans protestation.
Là les rouges et les blancs
Se sont serré la main
Puis sont allés au buffet
Pour y boire un café.
Et l'an prochain
Quand ils viendront en auto
Cela sera rigolo
Ils viendront au devant de nous
Pour nous serrer la main.
[…]
Ils se sont supprimé l'indemnité
Mais dans le courant de leur mandat
Ils voudraient bien la garder.
D'un beau lombric
Comme le bas nous leur ferons un bandanas
Et on dira à Tonton
D'aller cultiver las champignons.
Et la retraite de l'ouvrier
Cela viendra en dernier
Dans le courant de l'année
Ils gagnent 15 millions de francs.
Et puis si l'ouvrier
N'a plus de pain à manger
Il mangera l'an prochain
Voilà tous les discours
Qu'ils font au Palais Bourbon.
Source :
De vive voix. Les chansons d'ici. Les pays du Buëch.
Conseil Général Des Hautes-Alpes
Olivier Richaume, chargé de mission au CDMD.
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