Née en 1958, musicienne et écrivain,
Brigitte Baumié mène en parallèle la pratique de la composition
électroacoustique et l'écriture poétique. Elle anime des ateliers
de lecture et d’écriture pour tous les publics.
En perte d'audition depuis dix ans, elle travaille à la diffusion de la culture poétique auprès des personnes sourdes et anime des ateliers de création poétique en français et langue des signes. Elle collabore à la traduction de créations poétiques de la LSF vers le français et a mis en place avec l'association Arts Résonances, qu’elle anime avec Michel Thion, poète, un groupe de recherche sur la traduction et la création de la poésie dans les langues signées.
Elle participe au festival Voix Vives, à Sète, pour l’animation d’une scène où les poètes sont traduits en LSF.
En perte d'audition depuis dix ans, elle travaille à la diffusion de la culture poétique auprès des personnes sourdes et anime des ateliers de création poétique en français et langue des signes. Elle collabore à la traduction de créations poétiques de la LSF vers le français et a mis en place avec l'association Arts Résonances, qu’elle anime avec Michel Thion, poète, un groupe de recherche sur la traduction et la création de la poésie dans les langues signées.
Elle participe au festival Voix Vives, à Sète, pour l’animation d’une scène où les poètes sont traduits en LSF.
Elle a créé plusieurs spectacles
poésie et musique, a réalisé la « mise en sons » et a
collaboré à la réalisation de « films dessinés » de
Pierre Duba. Elle vit dans l’Hérault où elle anime avec Michel
Thion, poète, l’association Arts Résonances.
Bibliographie
États de la neige, gravures
de Philippe Tardy, éd. Color gang, 2011 (poésie)
J’ai tué,
ça existe pas, éd. Color gang, 2010 (poésie)
La traversée des abandons, illustrations Pierre Duba, éd. 6 pieds sous terre, 2007 (BD)
La traversée des abandons, illustrations Pierre Duba, éd. 6 pieds sous terre, 2007 (BD)
— Les oreilles plissées, voyage dans l’univers sonore des sourds, création au festival Son Miré (Aude) 2008.
— Création musicale et bande-son pour le film « à Kyôto, cinq tableaux d’eau » de Pierre Duba, 2004-2007.
Spectacles
— Homère par mots et par gestes 2009 et 2010 avec Philippe Brunet et Olivier Schétrit.
— L’os qui voyage (spectacle jeune public). Stabat Mater furiosa (sur un texte de Jean-Pierre
— Cheyne ou vivre en poésie (sur des textes publiés par Cheyne-Éditeur).
Extraits
j'ai tué
ça veut rien dire
même une araignée
un serpent
c'est dans les grands trous
plus rien ne rentre
tout est blanc
sur blanc
on voit plus rien
on marche dans plein de blanc
personne ne donne la main
(…/…) Brigitte Baumié
(extrait de "J'ai tué, ça existe pas")
...
Hiver
ci
gèle gît tu neige est fausse douceur
ci blanc gît bien sûr poudre aussi
ci blanc abstrait cristal
envolée poudreuse
ci-gît tu crois
tu peux marcher sur l'eau
ci neige mur vertical brûlant
pour perdre
se perdre
plus que neige enveloppe
ci-gît neige gelée au matin
ci blanc gît bien sûr poudre aussi
ci blanc abstrait cristal
envolée poudreuse
ci-gît tu crois
tu peux marcher sur l'eau
ci neige mur vertical brûlant
pour perdre
se perdre
plus que neige enveloppe
ci-gît neige gelée au matin
Brigitte Baumié
(extrait de" Etats de la neige")
...
Hurle plus fort n’entend pas assez
bien
Parce que la chaise est posée à cet endroit-là pas un autre
Pas rangée
Pas bougée
Blanc sale
Hurle plus fort que la chaise
Plus fort que le bras de la chaise
Que le carrelage
Hurle et grince et triture et emmagasine pour recracher
pourquoi pas
Pourquoi pas hurler avec la chaise sale et le papier blanc et lui qui est quelque part et qui dit
Lâche-toi
et il n’y a rien
et lui quelque part
peut-être travaille
peut-être dort
peut-être veille
… que c’est la limite quelle limite qu’on impose qu’on s’impose qu’il faut tenir et lâcher de l’autre part et pas hurler s’il te plait pas hurler comme ça
soit rassurante
marche clair sur le chemin
accompagne
pas hurler
pas dormir
pas lâcher mais lâcher quand même parce que si tu veux être toi
si être quoi
lui
sans question
lui comme ça dans l’instant pas plus pas moins juste ça
sans les comptes ni les jugements ni les remords ni
juste lui libre et libre aussi et ne hurle pas en claquant la porte
et qui empêche de hurler et d’écraser la fleur les pétales dans la main qui poissent
est-ce que ça tache ?
rouge qui devient violet malaxé gris
ça ne sent rien
juste poisseux collant un peu
jus essuyé trace sur les doigts morceaux de pétales collés comme des plaies
mains maquillés
maladie
n’est pas lui
dans la fleur écrasée
Parce que la chaise est posée à cet endroit-là pas un autre
Pas rangée
Pas bougée
Blanc sale
Hurle plus fort que la chaise
Plus fort que le bras de la chaise
Que le carrelage
Hurle et grince et triture et emmagasine pour recracher
pourquoi pas
Pourquoi pas hurler avec la chaise sale et le papier blanc et lui qui est quelque part et qui dit
Lâche-toi
et il n’y a rien
et lui quelque part
peut-être travaille
peut-être dort
peut-être veille
… que c’est la limite quelle limite qu’on impose qu’on s’impose qu’il faut tenir et lâcher de l’autre part et pas hurler s’il te plait pas hurler comme ça
soit rassurante
marche clair sur le chemin
accompagne
pas hurler
pas dormir
pas lâcher mais lâcher quand même parce que si tu veux être toi
si être quoi
lui
sans question
lui comme ça dans l’instant pas plus pas moins juste ça
sans les comptes ni les jugements ni les remords ni
juste lui libre et libre aussi et ne hurle pas en claquant la porte
et qui empêche de hurler et d’écraser la fleur les pétales dans la main qui poissent
est-ce que ça tache ?
rouge qui devient violet malaxé gris
ça ne sent rien
juste poisseux collant un peu
jus essuyé trace sur les doigts morceaux de pétales collés comme des plaies
mains maquillés
maladie
n’est pas lui
dans la fleur écrasée
Brigitte Baumié
(extrait inédit)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire