RESEAU

vendredi 28 mars 2014

Jorn Riel, le papou de l'Arctique


Jørn Riel est né au Danemark en 1931. Faisant partie de l’expédition de Lauge Koch en 1950, il a vécu 16 ans au Groenland. Du fatras des glaces et des aurores boréales, il rapportera une bonne vingtaine d’ouvrages, soit à peu près la moitié de son œuvre à ce jour.

Le versant arctique des écrits de Jørn Riel (dédié pour une part à Paul-Emile Victor qu’il a côtoyé sur l’île d’Ella, pour l’autre à Nugarssunguaq, la petite-fille groenlandaise de Jørn Riel) est constitué d’abord par la série des
Racontars Arctiques, suite de fictions brèves ayant toujours pour héros – ou anti-héros magnifiques – les derniers trappeurs du nord-est du Groenland, paumés hâbleurs, écrivain de pacotille, tireur myope, philosophe de comptoir devant un imbuvable tord-boyaux. Puis par deux trilogies, La maison de mes pères et Le chant pour celui qui désire vivre.

Il vit aujourd’hui en Malaisie. "Histoire de décongeler", se plaît-il à dire. Mais derrière la boutade se cache quelque chose de plus fondamental. «J’aime la nature, quand il y en a assez, les étendues de glace de l’arctique et la jungle tropicale.» Et cette nature, et les hommes qui la vivent encore, Jørn Riel va maintenant les retrouver, quelques mois chaque année, parmi les papous de l’Irian Barat en Nouvelle Guinée. Ils vivent encore à l’âge de pierre, et n’avaient jamais vu d’homme blanc avant lui.

 

"- Tu vois Lasselille, nous ici, nous sommes comme le début de tout. Nous ne sommes pas si éloignés des long-bras, qui sautaient tout autour à la période glacière dans des conditions à peu près identiques, que nous ne puissions retourner à cet état. Nous faisons un peu de chasse et nous nous réjouissons de l'existence. Nous sommes toute l'évolution mais nous sommes aussi le début. Tu comprends?"
- Non répondit Lasselille honnête."
 La vierge froide et autres racontars



"Après le café, allongés, ils laissèrent le schnaps leur réchauffer le sang dans tout le corps et prirent plaisir au magnifique spectacle. La glace étincelait et flamboyait dans la lumière du soleil ; la grande coulée de glace, par laquelle ils étaient montés, mouillait comme un long coup de langue la vallée couverte d’herbe. Ils voyaient les sommets des montagnes de la côte, pointus comme des alênes, et la mer qui était verte et ressemblait plutôt à une prairie de printemps".
La vierge froide et autres racontars



"Non, ce qu'il y avait de terrible , c'est que la tempête avait tellement secoué l'étagère au-dessus de ma couchette que deux bouteilles de rectifié et toute l'usine à distiller tombèrent sur le parquet. J'ai été pompette une journée entière avec la langue pleine d'échardes parce que j'avais lapé l'eau-de-vie à même le sol. L'alambic foutu, c'en était fini des boissons alcoolisées pour des mois. Quel hiver !"
Un safari arctique et autres racontars 

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