A
Missoula, petite ville du Montana coincée entre les Rocheuses,
vivent ou ont vécu la plus grande partie des écrivains du Montana.
L'humoriste
Patrick Raynal est allé voir à quoi ressemblait Missoula, voici ses
impressions : “Il existait bien au nord-ouest des Etats-Unis dans
un Etat immense, peuplé de cow-boys, d’élans et de truites
gigantesques, une ville bourrée d’écrivains, une sorte de
Ploucville improbable où écrire des bouquins était aussi commun
que de jouer au jazz à New-York. Avec cinquante écrivains en
activité sur une population de quarante mille, Missoula est une
ville... où l’on a plus de chance d’écraser les pieds d’un
auteur que d’un représentant d’une quelconque catégorie
socio-professionnelle."
Si
Missoula est devenue un "paradis pour écrivains", c'est
d'abord parce que jusque dans les années 1970 elle était encore une
petite ville provinciale au niveau de vie modeste, perspective
intéressante pour des écrivains parfois désargentés. Ensuite,
Missoula a pu séduire pour sa longue tradition universitaire en
ateliers d'écriture. Cette émulation entre les ateliers d'écriture
et les écrivains déjà installés a favorisé la venue de nouveaux
venus, à la suite de Raymond Carver, de Richard Brautigan et du
poète Richard Hugo.
sur la photo: Jim Harrison, Richard
Brautigan, Thomas McGuane au centre, Bill Roecker, Becky
McGuane, et Dink Bruce, 1973, (on ne sait pas qui
est à gauche au 1er plan….)
Parmi
les pionniers du groupe, on compte aussi William Kittredge et James
Crumley.
James
Welch, l'étudiant de Richard Hugo, est l'un des meilleurs
représentants de la littérature indienne avec Dorothy Johnson qui
fréquente également l'atelier d'écriture de Missoula. Né dans la
réserve indienne Pieds-Noirs de Browning (Montana), James Welch est
l'auteur de C'est un beau jour pour mourir, un roman sur la
fameuse bataille de Little bighorn, qui opposa les guerriers indiens
aux troupes du général George Armstrong Custer.
Aujourd'hui,
les écrivains qui y vivent
combattent l'étiquette d'écrivains
régionalistes et bien évidemment ils ne se croient pas obligés,
même s'ils y résident, de situer leurs livres dans le Montana. Une
remarque, cependant : Missoula semble inspirer les auteurs de romans
policiers. A côté de Crumley, il y a John Jackson ( Dead
Man ), James Lee Burke,
probablement l'écrivain le plus riche de Missoula, grâce à sa
série de romans policiers dont le cadre est La Nouvelle-Orléans ;
et Robert Sims Reid, qui est un vrai détective, depuis quinze ans
dans la police de
Missoula...
Résultat
: l'énergie est palpable. Impossible de ne pas sentir que Missoula
est une ville obsédée par l'écriture sous toutes ses formes.
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