«Le satisme n'existe pas.
S'il devait être créé, je lui serais hostile moi-même »
c'est
ce que dit Satie de lui même.A la fois humoriste et précurseur extravagant, il met son excentricité au service d’une musique aux titres parfois étranges (Préludes pour un chien flasque, Trois morceaux en forme de poire, Embryons desséchés...) et qui, tout en réclamant la discrétion, n’en fait pas moins scandale tel que le fameux ballet Parade monté avec Jean COCTEAU sur des décors de Pablo PICASSO et qui intègre à l’instrumentarium des sirènes, un révolver et une machine à écrire !
Avec Arthur Milhaud, il invente le concept de Musique d’ameublement, traduisant aussi, et contre toute attente, son goût pour la discrétion et l’humilité : "Nous vous prions de ne pas y attacher d’importance et d’agir pendant l’entracte comme si elle n’existait pas". Son oeuvre est un défi à ceux qui prônent la complexité comme seule garante de la qualité artistique.
Le 29
juillet 1881 est promulguée la
loi sur la Liberté de la Presse
représentant enfin la promesse de pouvoir communiquer sans réserve
au grand public des nouvelles du front littéraire et artistique.
Les publications prolifèrent. S’y mêlent humour et satire. Les esprits bouillonnent. De petits groupes d’amis intellectuels se forment se réunissant dans les cafés ou cabarets alors en pleine expansion.
Parmi les différents comités qui se créent alors et qui portent parfois des noms bizarres (comme le cénacle des Hirsutes, des Zutistes et des Jemenfoutistes), on compte celui dit de la "Société des Hydropathes" laquelle réunit des artistes, poètes, musiciens et acteurs âgés de 20 à 30 ans. La poésie et la chanson sont les principales finalités de ce cercle d’intellectuels, lui-même ancêtre du cercle du Chat Noir. C’est notamment dans ce célèbre cabaret de Montmartre qu’Erik Satie rencontre Claude Debussy.
Les publications prolifèrent. S’y mêlent humour et satire. Les esprits bouillonnent. De petits groupes d’amis intellectuels se forment se réunissant dans les cafés ou cabarets alors en pleine expansion.
Parmi les différents comités qui se créent alors et qui portent parfois des noms bizarres (comme le cénacle des Hirsutes, des Zutistes et des Jemenfoutistes), on compte celui dit de la "Société des Hydropathes" laquelle réunit des artistes, poètes, musiciens et acteurs âgés de 20 à 30 ans. La poésie et la chanson sont les principales finalités de ce cercle d’intellectuels, lui-même ancêtre du cercle du Chat Noir. C’est notamment dans ce célèbre cabaret de Montmartre qu’Erik Satie rencontre Claude Debussy.
Ces artistes,
souvent remarqués pour leurs extravagances, s'emploient, entre
autre, à se dresser contre une société progressivement happée par
le progrès, le machinisme et le modernisme.
Érik SATIE publie sous son nom dans
des revues, et sous des pseudonyme, comme il les affectionne
(François de Paule, Sire des Marches de Savoie, Virginie Lebeau,
Swift, etc.)
Sans signaler son appartenance à Dada ou au surréalisme, ces
textes témoignent de ses liens avec les acteurs des deux mouvements.Observations d'un imbécile (moi) publiés dans L'oeil de veau en 1912
Mémoires d'un amnésique publiées dans La revue musicale
Cahiers d'un mammifère, série d'écrits polémiques en réaction à l'actualité, publiés dans diverses revues d'avant garde, dont certaines sont proches du Dada, entre 1921 et 1924,( L'esprit nouveau, Le cœur à barbe, Création, 391 et Le mouvement accéléré).
Chroniques musicales, parues dans Les feuilles libres
« Conseils (de famille) : ... Se mettre à plat
ventre est bien... Toutefois, cette position est incommode pour
lécher la main de celui qui vous donne des coups de pied dans le
derrière. »
Mémoires d'un amnésique
Mémoires d'un amnésique
"J'ai connu autrefois un pauvre homme qui, par scrupule, n'a jamais voulu coucher chez lui disant que son nom était un nom à coucher dehors. ce souvenir ne m'est pas désagréable."
Ecrits réunis par Ornella Volta

1. Dieubussy seul adoreras,
Et copieras parfaitement.
2. Mélodieux point ne seras,
De fait ni de consentement.
3. De plan toujours tu t'abstiendras,
Pour composer plus aisément.
4. Avec grand soin tu violeras
Les règles du vieux rudiment.
5. Quintes de suite tu feras,
Et octaves pareillement.
6. Au grand jamais ne résoudras
De dissonance aucunement
7. Aucun morceau ne finiras
Jamais par accord consonant.
8. Les neuvièmes accumuleras,
Et sans aucun discernement.
9. L'accord parfait ne désireras
Qu'en mariage seulement.
Ad gloriam tuam
Erit Satis
Amen
Écrits réunis par Ornella Volta
Mais ne pouvant vivre de sa musique, ni encore moins de ses écrits, SATIE est mort dans la pauvreté.
Quelques rares proches se doutaient de sa situation, mais ce n’est qu’à sa mort, en découvrant l’appartement, dont il refusait l'accès à quiconque, qu’ils prirent conscience de la misère dans laquelle il vivait, misère qu’il surnommait « la petite fille aux grands yeux verts ».
« Je
regrette d'autant plus d'avoir compris trop tard, après sa mort,
l'être de haute exception qu'il fut et qu'un rideau d'épines – sa
malice, ses tics étudiés – me voilait. [...] Nulle plus
haute école de liberté à l'égard de toutes les conventions, nul
sourire plus espiègle et, en fin de compte, si poignant par dessus
le gouffre intérieur, de l'espèce la plus noire, duquel s'échappe
la nuée de ces dessins et inscriptions calligraphiées en pleine
solitude – « Tout en fonte », à la fois si drôles et
si inquiétants – qui attendent depuis longtemps un inventaire
complet et une analyse rigoureuse. »
André Breton
Beau boulot mostillone
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