Il écrit quelques nouvelles, puis son premier roman Tempête de printemps à 28 ans
Des écrivains comme Max Jacob, Cendrars, Giono, Roger Martin du Gard, Marie Mauron... l'encouragent. Il est l’ami de Maria Borrély.
Mobilisé en 1939 dans un régiment d’artillerie, il est réformé en 1940 pour raison de santé. Il connaît quelques difficultés à se faire éditer, avant de signer chez Denoël
Son œuvre se monte à une dizaine de romans, des contes et nouvelles, et quelques entretiens.
Tempête de printemps,
À hauteur d’homme,
Où souffle la lombarde,
Montagne aux solitudes,
Bagarres,
Suite montagnarde,
Au pays du chamois,
De sel et de cendre,
Le vin d’orage,
En 1950, il vient habiter
Saint-Rémy-de-Provence où il se noue d'amitié avec Aragon et des
peintres tels que Hans Hartung, Mario Prassinos...
Il reçoit
le Grand prix du roman de la société des gens de lettres pour De
sel et de cendre en 1953. Le
premier grand prix de
Provence pour l'ensemble de son oeuvre est décerné en 1961.
Jean
Proal mettait de la poésie dans ses écrits et dans sa vie
Par une écriture sobre,
il voulait être : "un raconteur
d'histoires humaines pour faire rêver les hommes. En somme être le
prisme qui décompose la lumière"
"Il est difficile de ne pas
tricher avec la mort. Mieux vaudrait peut-être ne pas essayer de
jouer."
Suite
montagnarde
A la question « Pourquoi
conserver la mémoire? » il a répondu :
« C'est pour eux, c'est pour ma race, c'est pour ces durs paysans dont je regarde souvent la photo jaunie et qui sont les parents de mon père, ces durs paysans de la dure montagne, c'est pour mon grand-père le maçon, pour les ménages et les lessives que ma grand-mère allait faire chez les autres, c'est pour ceux-là que je n'ai pas connus: les paysans, les maçons, les cordonniers, les journaliers, tous ceux dont le sang a fait mon sang.
C'est pour la peine sans gloire et sans profit qu'ils ont tiré toute leur vie obscure, c'est pour leurs mains crevassées, pour leurs yeux fatigués, pour leur échine endolorie. »
« C'est pour eux, c'est pour ma race, c'est pour ces durs paysans dont je regarde souvent la photo jaunie et qui sont les parents de mon père, ces durs paysans de la dure montagne, c'est pour mon grand-père le maçon, pour les ménages et les lessives que ma grand-mère allait faire chez les autres, c'est pour ceux-là que je n'ai pas connus: les paysans, les maçons, les cordonniers, les journaliers, tous ceux dont le sang a fait mon sang.
C'est pour la peine sans gloire et sans profit qu'ils ont tiré toute leur vie obscure, c'est pour leurs mains crevassées, pour leurs yeux fatigués, pour leur échine endolorie. »
Journal , 30 décembre 1935
L’œuvre de Jean Proal accorde une
place importante aux saisons comme plus largement encore à tout ce
qui compose un « pays », allant même souvent jusqu’à
personnifier des éléments naturels.
LA TERRE essentielle, vivante,
qui force l’homme et forge son caractère : « cette terre si
dure qui ne répond que si on la force et qui se reprend si vite »
LA MONTAGNE qui dit : «
jusque-là… mais pas plus loin. Alors il faut s’incliner »
"Pitié ou non, les bêtes
meurent, les plantes meurent, les hommes meurent. [...] Et les jours
et les nuits et les ans et les millénaires - les millénaires de
jours et de nuits et de saisons et de vies - s'écoulent et basculent
dans le passé, et nulle pitié n'aura laissé plus de trace »
Suite montagnarde
LES CHOSES : « la maison
tout entière se détendait dans la nuit comme un corps vivant »
A ses derniers instants en 1969, il écrivait ces mots : « C'est la lumière qui me fait respirer».
Tout au long de l’année 2014, pour le 110ème anniversaire de la naissance de Jean Proal (1904-1969), auront lieu des rencontres lectures & échanges.
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