RESEAU

mercredi 16 avril 2014

Le nouveau Jubi


Le vieux est parti.
La ferme endormie
s'est donnée aux maçons.
Ils ont tâté ses gros murs
de vierge un peu folle.
Ils ont palpé ses solives
comme les fesses d'une femme.
Elle s'est laissé faire,
elle était restée seule
trop longtemps.
Ils ont coupé le figuier,
elle n'a rien dit.
Ils ont abattu la vieille grange,
elle n'a rien dit.
Ne reste que le chêne, jadis emmuré.
A sa souche se raccroche
un mobile-home.
Blanc paradis ?
Le fantôme du vieux
qui vient boire à la source,
ne dit rien lui non plus.
Il ne voit que les brebis
qui, de nouveau, s'agglutinent.
Il voit sa bergerie qui vit.
Il est heureux.

1 commentaire:

  1. Ou l'on voit qu'un départ et une transformation peuvent donner lieu à de la poésie. bravo

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