Maria Brunel, troisième de cinq
enfants, est née le 16 octobre 1890 à Marseille où son père est
gardien de la paix. Elle passe les premières années de sa vie à
Aix en Provence où, atteinte de poliomyélite, elle reste en
convalescence chez son oncle, directeur local du « Petit
Marseillais », qui n'est pas sans rappeler le merveilleux Oncle
Jules du petit Marcel Pagnol. A la mort de cet oncle, elle va
rejoindre sa famille qui habite, désormais, Mane.
A 16 ans, elle fait son entrée à l’Ecole Normale d’institutrices de Digne. Après de brillantes études, elle obtient son premier poste au hameau de Certamussat. C’est là qu’elle rencontre son futur mari, Ernest Borrely, il est instituteur comme elle et a un poste à Maison Méane.
A 16 ans, elle fait son entrée à l’Ecole Normale d’institutrices de Digne. Après de brillantes études, elle obtient son premier poste au hameau de Certamussat. C’est là qu’elle rencontre son futur mari, Ernest Borrely, il est instituteur comme elle et a un poste à Maison Méane.
En 1917, Ernest Borrély est évacué du
front pour une grave maladie d’estomac.
Les horreurs de la Grande Guerre
affirment les positions pacifistes
de Maria.
Comme son
mari, elle adhère au Parti
communiste dès le congrès
de Tours, avant de s'en retirer en même temps que lui en 1928.
Sa carrière de militante syndicaliste est par contre plus longue.
Elle occupe d'ailleurs le poste de secrétaire de la Fédération des
membres de l'enseignement laïc (FMEL), de tendance
anarcho-syndicaliste
Le couple
reçoit de nombreux amis intellectuels dont les opinions pacifistes
et internationalistes
prolétariennes sont proches des leurs, comme les peintres Joseph
Bœuf et Jacques
Thévenet, Gabriel
Péri, Édouard
Peisson et surtout Jean
Giono.
Après un premier écrit : « L’Aube » sur le végétarisme, publié à compte d’auteur, elle édite (1930) son premier roman : « Sous le Vent ».
Jean Giono va l’aider grâce à sa
notoriété. Il en parle à André Gide qui va beaucoup aimer le
livre et va la faire éditer. Il va lui écrire :
« J'ouvrais
votre manuscrit plein de crainte, et dès les premières pages vous
m'avez séduit, vous m'avez « eu », comme l'on dit
aujourd'hui ».
Et Gide de souligner : « une
extraordinaire concision, une richesse de couleurs, une sonorité
étrange, une vigueur subite dans les moindres phrases des dialogues,
la puissance d'évocation d'une atmosphère un peu fantastique, et
pourtant extraordinairement réelle. »
Le livre paraît chez Gallimard. C'est
un drame fantastique dont le principal personnage est le vent.
« Le
mistral élargissait les confins de l'horizon, bleuissait le
firmament, affinait la netteté des montagnes paraissant plus proches
dont on distinguait, dans une atmosphère de cristal bleu, le détail
sculptural, étonnamment précis : les rocs chauves, les
échancrures, les éboulis dont on voit toutes les pierres, les
escarpes avec leurs sillonnements, leurs réseaux de tubulures
creusées dans le granit, et remplies d'ombre noire ».
Sous
le vent
1930-1934, parution successive du 2ème et 3ème roman paysan : "Le dernier feu" ou l'histoire d'un village Bas-Alpin qui meurt et "Les reculas" ou l'histoire d'un petit village de la vallée de l'Ubaye qui vit sans soleil plusieurs mois durant.
« Il était tout petit, tout
rôti, tout calciné par le soleil.
Ça
avait tordu de longs muscles noirs autour de ses
bras d'argile. Une petite poitrine d'oiseau tout en feu respirait de
solides coups dessous un gilet en poils de chèvre. On ne pouvaient
pas savoir si ses pieds s'allongeaient jusqu'au bout de ses souliers
mais on voyait très bien ses jambes maigres comme des hampes de
lavande, et de chaque côté de son front qui éclairait tout net le
poil de maïs de son visage, il y avait deux petites bosses comme la
naissance de cornes. »
Le dernier feu
Pendant l'Occupation, Maria Borrély sort de sa retraite pour s'engager dans la Résistance. Elle accueille à son domicile les réunions du comité départemental de Libération et organise avec son fils Pierre l'évasion de son mari arrêté par la Gestapo. À la Libération, Ernest Borrély devient président du Conseil général des Basses-Alpes, poste qu'il occupe jusqu'à sa mort en 1959.
Après la Libération,
elle retourne à ses préoccupations spirituelles
C’est ainsi qu’elle rentre en contact avec Alexandra David-Neel qui l’aide dans ses études de la philosophie hindouiste. Elle va transcrire par écrit l’ensemble de ses réflexions mais ses notes vont rester à l’état de manuscrits.
C’est ainsi qu’elle rentre en contact avec Alexandra David-Neel qui l’aide dans ses études de la philosophie hindouiste. Elle va transcrire par écrit l’ensemble de ses réflexions mais ses notes vont rester à l’état de manuscrits.
Les mains vides, un court roman qui raconte l'errance de chômeurs au cœur de l'hiver marseillais, paraît plus de vingt ans après sa mort, en 1989.
Un collège
de Digne porte aujourd'hui son nom.
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