Pierre Allexi Joseph Ferdinand de
Ponson nait à Montmaur dans la propriété de campagne de son
grand père maternel Pierre Toscan du Terrail, le 8 juillet 1829,
propriété qualifiée dans l'acte de naissance de "maison de
campagne". Son arrière-grand-père, côté maternel, Jacques
Toscan du Plantier, notaire à Montmaur, est par ailleurs l'ancêtre
de Daniel Toscan du Plantier.
Pierre séjournera au chateau tous les
étés de son enfance et de son adolescence et y vivra de façon
permanente entre 5 et 7ans "pour égayer la vieillesse de ses
grands parents". Il en gardera toute sa vie un vif souvenir et
décrira le lieu sans le nommer dans plusieurs de ses écrits.
Adulte, il y reviendra plusieurs fois pour y chasser. Et c'est en
lisant les récits des 1500 ouvrages que contient la bibliothèque du
château du Terrail que lui viendra la vocation d'écrivain. Il
aurait, entre autres, dévoré Les Mille et une nuit, Les Romans de
la Table ronde, Walter Scott et bien sûr Eugène Sue, Soulié,
Dumas, Balzac.
Ponson du Terrail commence à écrire
vers 1850. Ses premiers écrits s'inscrivent dans la tradition du
roman gothique. Par exemple, son roman La Baronne trépassée
(1852) est une histoire de vengeance située autour de 1700 dans la
Forêt-Noire. Il s'agit, au même titre que La ville vampire de Paul
Féval, d'une parodie des histoires de vampires.
C'est l'époque où les titres de
presse se multiplient. Pour fidéliser leurs lecteurs et accroître
l'audience de leurs journaux, les patrons de presse ont imaginé de
publier le roman d'un écrivain par épisodes. Ainsi est né un genre
nouveau : le roman-feuilleton. Pierre, toujours désireux de
vivre de sa plume, s'essaie à cette littérature. Il écrira dans le
journal Le Voleur en 1859
Le jour où j’ai lu cette phrase :
"Quelle était cette main ? Quelle était cette tête ?
La suite au prochain numéro", j’ai compris que ma voie était
trouvée. »
Pendant plus de vingt ans, il fournira en feuilletons toute la presse parisienne (L'Opinion nationale, La Patrie, Le Moniteur, Le Petit Journal, etc.) Son œuvre aux intrigues échevelées fruit d'une imagination débordante contient aussi de nombreux calembours, par exemple : « En voyant le lit vide, son visage le devint aussi. » Écrivant très vite et sans se relire, il parsème ses romans de phrases fantaisistes telles que « Ses mains étaient aussi froides que celles d'un serpent » ou « D’une main, il leva son poignard, et de l'autre il lui dit… »
C'est en 1857 qu'il entame la rédaction
du premier roman du cycle Rocambole (cycle parfois connu sous le
titre Les Drames de Paris).
Quand on demandait à Ponson d'où
venait le nom de Rocambole, qui a donné l'adjectif
rocambolesque, il répondait : « je ne l'ai pas
inventé. Je l'ai tout simplement emprunté à un dictionnaire
d'horticulture. C'est le nom d'une plante. Rocambole, l'ail
d'Espagne, dont les graines incitent l'appétit. »
Le feuilleton
Rocambole vise principalement à mettre à profit le succès
des Mystères de Paris d'Eugène Sue
Il devient un grand succès populaire,
procurant à Ponson du Terrail une source de revenus importante et
durable. Au total il rédigera neuf romans mettant en vedette
Rocambole.
L’ironie et l’humour sont pour
l’auteur de Rocambole des ingrédients aussi importants que
l’action et le mystère.
Il montre aussi combien le roman-feuilleton, hier comme aujourd’hui, peut se construire à partir de situations caricaturales autour desquelles l’auteur tisse les fils de son histoire. Ponson réalise cela avec une endurance peu commune : On peut critiquer son art , supporter difficilement que la plupart de ses chapitres voient apparaître à chaque fois de nouveaux personnages, croire à peine en ces hasards étonnants qui font les rebondissements de son récit (placés si possible en fin du feuilleton du jour pour contraindre le lecteur à acheter le journal du lendemain)… force est de reconnaître qu’il a la puissance d’un Balzac, d’un Sue et d’un Dumas lorsqu’il lui faut, sur plusieurs dizaines d’épisodes, tenir en haleine son public et mêler différents genres : aventure, fantastique, horreur, comédie…
Il montre aussi combien le roman-feuilleton, hier comme aujourd’hui, peut se construire à partir de situations caricaturales autour desquelles l’auteur tisse les fils de son histoire. Ponson réalise cela avec une endurance peu commune : On peut critiquer son art , supporter difficilement que la plupart de ses chapitres voient apparaître à chaque fois de nouveaux personnages, croire à peine en ces hasards étonnants qui font les rebondissements de son récit (placés si possible en fin du feuilleton du jour pour contraindre le lecteur à acheter le journal du lendemain)… force est de reconnaître qu’il a la puissance d’un Balzac, d’un Sue et d’un Dumas lorsqu’il lui faut, sur plusieurs dizaines d’épisodes, tenir en haleine son public et mêler différents genres : aventure, fantastique, horreur, comédie…
« La vie est un champ de
bataille où, pour triompher, il est nécessaire de faire quelques
victimes, ce dont un homme d’esprit se console toujours en pensant
que la population du globe est beaucoup trop nombreuse. » Les
Exploits de Rocambole
En remerciement pour ses feuilletons
"politiquement corrects" publiés entre autre dans le Petit
Moniteur (bonapartiste) et le Petit Journal, Ponson reçoit
la Légion d’honneur en 1866, en même temps que Gustave Flaubert.
Il y meurt en 1871, victime de la variole, laissant inachevée la saga de Rocambole.
Plus
de 150 ans après sa mort, l'oeuvre de Ponson du Terrail n'a pas
encore fait l'objet non seulement d'une édition définitive
ou même complète
mais d'un simple
recensement. Éparpillée dans divers journaux, réunie dans des
éditions où, apparemment, on a essayé de corriger certaines
invraisemblances ou diverses anachronismes, elle a été affublée de
titres souvent contradictoires et lorsqu'on entreprend la lecture des
aventures de son plus célèbre héros, on se retrouve souvent en
train de lire des textes qui n'ont pas été nécessairement écrits
dans le même ordre.
L'Association
Les amis de Montmaur, qui
a pour but d'animer et de préserver le patrimoine artistique et
culturel de Montmaur mais aussi d'aider à la diffusion des
connaissances dans ces domaines a participé, en 2009, à
l'élaboration de l'exposition sur « la gloire » du village
Pierre-Alexis de Ponson du Terrail, le père de Rocambole.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire