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La bèstia de Gavaudan, 100 mòrts estranhas...
Charles Perrault a écrit « Le
Petit Chaperon Rouge en 1697. Moins d’un siècle plus tard, la
réalité surpasse en horreur la fiction.
La « Bête » (Bèstia de
Gavaudan en occitan ) qui sévit en Gévaudan ne se contente pas de
dévorer une petite fille et sa grand-mère, les morts se comptent
par centaines et ne parlons pas des blessés.
Ces attaques ont lieu principalement dans le nord de l'ancien pays
du Gévaudan
(qui correspond globalement à l'actuel département de la Lozère),
région d'élevage. Quelques cas ont été signalés dans le sud de
l'Auvergne, et
dans le nord du Vivarais
et du Rouergue.
La « Bête du Gévaudan » dépasse rapidement le stade
du fait divers,
au point de mobiliser de nombreuses troupes royales et de donner
naissance à toutes sortes de rumeurs, tant sur la nature de cette
« bête » ( vue tour à tour comme un loup,
un animal exotique et même un loup-garou,
voire un tueur
en série à une époque plus récente ) que sur les raisons qui
la poussent à s'attaquer aux populations. Le châtiment divin à la
théorie de l'animal dressé pour tuer ?
Ses ravages se poursuivront pendant
trois ans. Contre le monstre, Le roi Louis XV enverra ses dragons et
son Grand Lieutenant des Chasses qui tuera un grand loup ; ce
qui n’empêchera pas la bête de continuer à sévir, jusqu’à ce
qu’un paysan l’abatte un jour d’une seule balle.
La Bête du Gévaudan était-elle un
loup ? Certainement pas !
Aucun des témoignages recueillis sur
place ne parle de loup. Les paysans et bergers du Massif Central
savaient pour le fréquenter quotidiennement que le loup est craintif
et n’attaque pas l’homme. S’il a devant lui un troupeau de
moutons, ce n’est pas le berger ou la bergère si tendre fut-elle
que le loup choisira. Encore moins une vieille bergère coriace mais
pourvue d’yeux qui savent voir et d’une langue qui peut
raconter.
Mais alors, qu’était la Bête du
Gévaudan ?
Nous ne disposons que d ‘hypothèses. L’une des plus vraisemblables est celle que propose Michel Louis
dans son livre La Bête du Gévaudan ou l’innocence des
loups : un ou plusieurs grands chiens, des molosses dressés à
tuer et protégés d’une cuirasse en peau de sanglier, ce qui
explique leur résistance aux balles. Ces chiens ou bâtards de chien
et de louve sont menés par le garde-chasse d’un aristocrate
dévoyé. Ce garde-chasse étant lui-même fils d’un homme réputé
sorcier et meneur de loups. Celui même qui, en 1767, après trois
années de traque infructueuse menée par les meilleurs chasseurs du
royaume, tua le fauve d’un unique coup de fusil.
L'historien amateur Bernard Soulier est lui aussi un véritable
spécialiste de la Bête du Gévaudan.
N'oublions pas que la bête a aussi sévi dans l'est du Cantal,
dans plusieurs paroisses de Margeride ! Outre ses activités
d'écriture, Bernard Soulier anime la Maison de la Bête du Gévaudan,
réalise de nombreuses expositions temporaires et assure des
conférences. Depuis trente-cinq ans, il travaille à éclaircir
l'énigme de ce « monstre » qui figure parmi les plus grands
mystères de l'histoire de France.
Comme tout passionné, il estime que le sujet est loin d'être
clos et il a souhaité l'expliquer aux plus jeunes. Bernard Soulier a
rédigé le mémoire disparu de Jacques Portefaix, un jeune garçon
qui a combattu la Bête en 1767. Si la Bête ne fait plus couler de
sang, elle n'a pas fini de faire couler de l'encre car le mystère
reste entier.
La bête du Gévaudan - L'innocence
des loups. Michel louis. Perrin, collection Tempus (ré-édition
de 1992).
Sur les traces de la bête du
Gévaudan et de ses victimes. Bernard
Soulier. Editions du Signe.
La bèstia
Refrain:
La Bèstia, ni lop
ni ièna,
A deslargat furor e
ira,
Portat malaür,
desolacion,
Chafrat a bèl cais
dels garcons.
A engolit filhas e
femnas,
Violat lors còrs,
panat lors amnas
Per estancar sa set
de sang,
A degastat lo
Gavaudan.
De que pensar de la
cresença
A s'un demon mandat
per Dieus
Afrabar aquel tròç
de França,
Que sas balhanças e
son briu
Fasian crénher a la
joinessa,
Enfant del pòble o
princessa,
Un malparat grèu
tant e tant,
Dins lo pais de
Gavaudan.
Ten caire a mai d'un
que s'en crei :
Los dragons e los
estatjants,
Los melhors
lobatièrs del rei,
Fòrça caçaires e
manants.
Nharga la Glèisa
emai l'enfusca
Trò lo jorn que
Chastèl l'ajusta
E, d'una bala dins
lo flanc,
Tua lo drac del
Gavaudan.
Ara tres sègles au
passats,
Aiçò es vengut la
legenda
Que se cònta a
l'entorn de Mende.
La Bèstia, per
l'eternitat,
A grafinhat nòstra
memòria,
Congreat dels libres
d'istòria.
Se parlara, sai que
a tenant,
De la Bèstia del
Gavaudan.
Refrain
... A degastat lo
Gavaudan
adaptation de
Robert Rousset
La bestio
Refrain:
La Bestio, ni loup
ni hyène
A déchaîné fureur
et haine
Semé malheur
désolation
Croqué à pleines
dents des garçons
Dévoré des filles
et des femmes
Violé leurs corps
volé leurs âmes
Pour étancher son
goût du sang
A dévasté le
Gévaudan.
Que penser de la
croyance
D'un démon envoyé
des dieux
Pour sévir dans ce
coin de France
Qui par tous ces
exploits odieux
Avertissait toute la
jeunesse
Enfant du peuple ou
princesse
D'un grave danger
imminent
En ce pays de
Gévaudan.
Elle défie d'un air
narquois
Les dragons comme
les habitants
Les meilleurs
louvetiers du roi
Bien des chasseurs
et quelques manants
Narguent tous les
hommes d'église
Jusqu'au jour où
Chastel la vise
Et d'une balle dans
son flanc
Tue le monstre du
Gévaudan.
Bientôt trois
siècles écoulés
Et c'est devenue la
légende
Qui se raconte
autour de Mende
La bête a pour
l'éternité
Egratigné notre
mémoire
Dicté nombreux
livres d'histoire
On parlera encore
longtemps
De la Bestio du
Gévaudan.
Refrain
.. A dévasté le
Gévaudan
Création:
Jean-Paul Mazot / Patrick Pernet
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