Je suivais la route qui menait au
village
Pleine de glace et de terre
Coupai dans un champ rouge et passai le
barrage
D'un parcage à mouton ou de chevaux la
cage
Une chaleur me serre
Je sautai le filet
Puis admirait les faîtes
Verts et ors du nuage que surplombait
un pinLe pales du travail laissait place aux dessins
L'hélice appliquée au cerveau la
journée
S'arrêtait de tourner ; je réfutais
serein
Le broyeur de l'esprit
Pour le calme du coeur
Pierres et rocs et ruisseaux,
ravissantes ravines
Vous orniez mon chemin de rosaces
coquines
Comme un corset carmin après le gris
des heures
Ouvre ses ballotins au flanc de la
colline
J'ai froid maintenant
Ou c'est au souvenir
Que je dois l'impression ?
* * *
Aux sons du paysage et aux bruits de la
nuit
Sur une plage d'été qu'on s'était
inventée
Pour un moment j'ai su, dans un instant
stoïque
Que je pourrais quitter mes avirons
cyniques
Et sur une grève jaune étaler mes
fourbures
Mais je borde le jour
Lui souhaite bonne nuit
Je lâche le repos qui occupait mes
doigts
Et mon oeil, et mon nez, stance
bucolique
Et ma tête de grès se mollit à la
croix
D'une religion impie ; je crayonne un
rocher
Des cendres d'un sentier intérieur
Et peu fier de mon rêve
Je reviens aux iniques
Flaques de quotidien
Julien B.
La Bâtie-Neuve
Hautes-Alpes
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