RESEAU

jeudi 29 mai 2014

Ma bête. To bête or not to bête

Tout le monde « aime les bêtes ».
Tout le monde dit qu'il « aime les bêtes ».
C'est devenu bateau, ringard et terrible : Hitler, à ce qu'il paraît, adorait les chiens.
Colette aussi, Dieu soit loué.
La France est le pays du monde où l'on compte le plus de bestioles par habitant. La SPA française est l'endroit du monde où l'on compte le plus de bestioles au centimètre carré.
Alors, « To bête or not to bête... ? »
That is the question...

« To bête », acte un, scène un.

Cinq heures du matin. Vous essayez péniblement de ramasser les bouts de rêves pour pouvoir vous rendormir. Vous avez envie de pisser, mais vous vous dites que, si vous vous levez, c'est MORT.
Vous faites de la résistance narcoleptique.
Un cul de chat passe sous votre nez. Avenant, frétillant. Se pose délicatement sur l'oreiller.
Vous avez envie de dire «  NON ». Vous avez envie de dire « Va jouer ailleurs ! ».
Mais au bout du cul du chat, y a un nez de chat et une langue de chat rose et râpeuse qui vous lèche les oreilles.
Vous vous levez pour aller aux chiottes, vous revenez, vous vous mettez en condition pour « L'Immersion Animale »
« L'Immersion Animale, « (I A), c'est quand vous êtes vautrés(es) dans votre plumard, en étoile de mer, avec un félin sur chaque cuisse. Lesquels ronronnent en « dolby surround . » Ça vibre, ça fait des ondes magiques. LE PIED....
Jusqu'à cinq heures du matin. Les chats se lèvent tôt.

« Not to bête », acte un, scène deux.

Vous promenez Médor ( ou Médorette ).
Il pleut. La laisse-à-enrouleur se bat avec le-parapluie-qui-s'ouvre-tout-seul. Et se referme aussi... Quand il veut.
Vous faites des paris sur l'un, puis sur l'autre. De toutes façons, vous savez que vous allez sortir perdant(e).
Médor(ette) tire. Cinq kilos à peine mais l'énergie d'un cheval de trait.
Vous êtes ridicule et mouillé(ée).
Médor(ette) s'accroupit, l'air de rien-mais-sérieux(se), devant une super baraque. ( Je vous fait grâce de la suite...)
Ça fait trois plombes que vous arpentez les terrains vagues, vous avez bousillé vos chaussures, mais Médor(ette) préfère les porches des riches.
Vous regardez en l'air, histoire de dire : «  Je ne connais pas ce quadrupède, c'est pas parce qu'il est au bout de la laisse qui est au bout de ma main que c'est le mien. »
Vous bénissez la pluie qui empêche les gens de sortir.

« To bête » acte un, scène trois.

Vous sortez de la baignoire. Vous êtes pas bien réveillé(e).
Vous enjambez le rebord. Vous glissez, vous vous rattrapez au rideau, vous cherchez la serviette.
L'Ami Fidèle vous la passerait volontiers. Il attend. Il sourit. Des poils plein ses yeux trop grands. Il sait bien qu'il ressemble à E.T croisé avec un Petshop mais il s'en fout :  Il vous aime.
Ça fait dix minutes qu'il patiente, même si le bruit de l'eau lui rappelle de sombres souvenirs :
« Médor, tu viens... Tu viens, on va se laver, on va se faire beau et mettre des huiles essentielles anti-puces...  Après, t'auras une galette... »
Ça il aime pas. Pourtant... il guette vos pieds. Il lèche vos pieds. Longuement, amoureusement.
Il lèche le tapis aussi, celui sur lequel vous avez posé VOS PIEDS.
S'il pouvait, il lècherait pareillement la baignoire, remplie de VOTRE ODEUR. Mais là, quand même, ça lui fait peur.

« Not to bête » acte un , scène quatre.

Vous partez en vacances. C'est rare mais ça arrive.
Vous emmenez Médor mais vous laissez LES CHATS à la maison. Le véto vous a dit que c'était mieux pour leur équilibre.
Vous avez donné une fortune à votre voisin pour qu'il vienne, deux fois par jour, nourrir, abreuver et caresser vos minous.
Un minou stressé est un minou qui fait des conneries. Qui bouffe les plantes vertes, qui fait ses griffes sur les murs et qui pisse partout SAUF dans le bac prévu à cet effet.
Vous prenez le chemin de la gare, avec les mômes, les valises et l'Ami Fidèle.
Vingt heures de train. Trois changements.
Pas un brin de pelouse pour Médor et ses naturels besoins. Il tire la gueule.
Vous vous inquiétez pour vos chats : vous faites bien. Vous allez retrouver l'appartement dévasté.

« To bête », acte un, scène cinq.

Le petit dernier s'est vautré en rollers / ne veut pas manger sa soupe / va piquer une crise.
Vous allez vous effondrer / crier / piquer une crise.
Vous appelez le chien / les chats.
Vous refilez le bébé à la boule de poil empathique et compatissante.
Qui montre son ventre, ce qu'elle a de plus précieux.
Qui tente de recoller les morceaux à grands coups de langue.
No doubts. No limits.
Le problème n'est plus de votre ressort.
Vous récupérez un gamin poilu, qui sent bon la croquette, mais calmé.
Vous êtes une mère / un père indigne
Vous calculez :

«Deux... « To bête »... pour Trois.... «  Not to bête »...»
Vous décidez de prendre un troisième chat.


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