Tout le monde « aime
les bêtes ».
Tout le monde dit
qu'il « aime les bêtes ».
C'est devenu bateau,
ringard et terrible : Hitler, à ce qu'il paraît, adorait les
chiens.
Colette aussi, Dieu soit
loué.
La France est le pays du
monde où l'on compte le plus de bestioles par habitant. La SPA
française est l'endroit du monde où l'on compte le plus de
bestioles au centimètre carré.
Alors, « To bête
or not to bête... ? »
That is the question...
« To bête »,
acte un, scène un.
Cinq heures du matin.
Vous essayez péniblement de ramasser les bouts de rêves pour
pouvoir vous rendormir. Vous avez envie de pisser, mais vous vous
dites que, si vous vous levez, c'est MORT.
Vous faites de la
résistance narcoleptique.
Un cul de chat passe sous
votre nez. Avenant, frétillant. Se pose délicatement sur
l'oreiller.
Vous avez envie de dire
« NON ». Vous avez envie de dire « Va jouer
ailleurs ! ».
Mais au bout du cul du
chat, y a un nez de chat et une langue de chat rose et râpeuse qui
vous lèche les oreilles.
Vous vous levez pour
aller aux chiottes, vous revenez, vous vous mettez en condition pour
« L'Immersion Animale »
« L'Immersion
Animale, « (I A), c'est quand vous êtes vautrés(es) dans
votre plumard, en étoile de mer, avec un félin sur chaque cuisse.
Lesquels ronronnent en « dolby surround . » Ça
vibre, ça fait des ondes magiques. LE PIED....
Jusqu'à cinq heures du
matin. Les chats se lèvent tôt.
« Not to bête »,
acte un, scène deux.
Vous promenez Médor ( ou
Médorette ).
Il pleut. La
laisse-à-enrouleur se bat avec le-parapluie-qui-s'ouvre-tout-seul.
Et se referme aussi... Quand il veut.
Vous faites des paris sur
l'un, puis sur l'autre. De toutes façons, vous savez que vous allez
sortir perdant(e).
Médor(ette) tire. Cinq
kilos à peine mais l'énergie d'un cheval de trait.
Vous êtes ridicule et
mouillé(ée).
Médor(ette) s'accroupit,
l'air de rien-mais-sérieux(se), devant une super baraque. ( Je vous
fait grâce de la suite...)
Ça fait trois plombes
que vous arpentez les terrains vagues, vous avez bousillé vos
chaussures, mais Médor(ette) préfère les porches des riches.
Vous regardez en l'air,
histoire de dire : « Je ne connais pas ce
quadrupède, c'est pas parce qu'il est au bout de la laisse qui est
au bout de ma main que c'est le mien. »
Vous bénissez la pluie
qui empêche les gens de sortir.
« To bête »
acte un, scène trois.
Vous
sortez de la baignoire. Vous êtes pas bien réveillé(e).
Vous
enjambez le rebord. Vous glissez, vous vous rattrapez au rideau, vous
cherchez la serviette.
L'Ami
Fidèle vous la passerait volontiers. Il attend. Il sourit. Des poils
plein ses yeux trop grands. Il sait bien qu'il ressemble à E.T
croisé avec un Petshop mais il s'en fout : Il vous aime.
Ça
fait dix minutes qu'il patiente, même si le bruit de l'eau lui
rappelle de sombres souvenirs :
« Médor,
tu viens... Tu viens, on va se laver, on va se faire beau et mettre
des huiles essentielles anti-puces... Après, t'auras une
galette... »
Ça
il aime pas. Pourtant... il guette vos pieds. Il lèche vos pieds.
Longuement, amoureusement.
Il
lèche le tapis aussi, celui sur lequel vous avez posé VOS PIEDS.
S'il
pouvait, il lècherait pareillement la baignoire, remplie de VOTRE
ODEUR. Mais là, quand même, ça lui fait peur.
« Not to bête »
acte un , scène quatre.
Vous
partez en vacances. C'est rare mais ça arrive.
Vous
emmenez Médor mais vous laissez LES CHATS à la maison. Le véto
vous a dit que c'était mieux pour leur équilibre.
Vous
avez donné une fortune à votre voisin pour qu'il vienne, deux fois
par jour, nourrir, abreuver et caresser vos minous.
Un
minou stressé est un minou qui fait des conneries. Qui bouffe les
plantes vertes, qui fait ses griffes sur les murs et qui pisse partout SAUF dans
le bac prévu à cet effet.
Vous
prenez le chemin de la gare, avec les mômes, les valises et l'Ami Fidèle.
Vingt
heures de train. Trois changements.
Pas
un brin de pelouse pour Médor et ses naturels besoins. Il tire la
gueule.
Vous
vous inquiétez pour vos chats : vous faites bien. Vous allez
retrouver l'appartement dévasté.
« To bête »,
acte un, scène cinq.
Le
petit dernier s'est vautré en rollers / ne veut pas manger sa soupe /
va piquer une crise.
Vous
allez vous effondrer / crier / piquer une crise.
Vous
appelez le chien / les chats.
Vous
refilez le bébé à la boule de poil empathique et compatissante.
Qui
montre son ventre, ce qu'elle a de plus précieux.
Qui
tente de recoller les morceaux à grands coups de langue.
No
doubts. No limits.
Le problème n'est plus de votre ressort.
Vous
récupérez un gamin poilu, qui sent bon la croquette, mais
calmé.
Vous
êtes une mère / un père indigne
Vous
calculez :
«Deux... « To
bête »... pour Trois.... « Not to bête »...»
Vous
décidez de prendre un troisième chat.
C'est drôle, et si vrai.
RépondreSupprimerça me rappelle des souvenirs...
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